L’agence d’architecture Ilimelgo livrera en 2019 la cité maraîchère de Romainville dont le chantier suivi en BIM débutera en janvier prochain. Ce projet d’agriculture urbaine se développe sur 3800 m² pour un coût de 5,1 millions d’euros pour le compte de la Ville de Romainville et construit par Eiffage Construction Equipements et CMF. Lors du concours, les architectes étaient opposés à ABFLAB, COBE et Exploration Architecture.
© Poltred Studio / architectes ilimelgo (mandataire) et Secousses (associé)
Contexte et implantation de la cité maraîchère de Romainville
Romainville est une ville de 26 000 habitants située à l’Est de Paris, la municipalité souhaitait dès 2011 développer une nouvelle filière économique qui va de pair avec le développement durable. C’est donc dans cette optique de sensibilisation de ses administrés que la ville de Romainville a traduit ce projet d’agriculture urbaine à travers une première étude de faisabilité menée par l’agence SOA en 2012. En janvier 2016, la ville désigne l’agence d’architecture Ilimelgo lauréate face à trois autres agences.
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La parcelle choisie se situe dans le quartier Marcel-Cachin. Ce dernier profite depuis 2011 d’une rénovation urbaine avec notamment la construction de la médiathèque de Philippe Gazeau.
© ilimelgo architectes – atelier secousses associé
Composition architecturale d’Ilimelgo
La traduction architecturale se modélise par deux serres parallèles enveloppées de verre et de tôles d’acier prélaqué. Pour sa morphologie, les architectes d’Ilimelgo ont suivit l’étude d’ensoleillement afin d’optimiser les surfaces d’exposition au soleil.
© ilimelgo architectes – atelier secousses associé
Interrogé par Actuarchi, les architectes expliquent : « Le projet combine la typologie d’une serre avec celle d’un bâtiment industriel, qui fait écho à l’histoire de Romainville. Le bâtiment est dédoublé afin d’optimiser le linéaire de façade exposé. La plus haute tour se calque sur la hauteur de l’immeuble de logement voisin, et la seconde plus basse se rapproche du gabarit de la maison des retraités qui se trouve à proximité. Le centre de chaque serre est extrudée pour permettre la circulation de l’air et de la lumière au cœur du bâtiment ».
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Le socle du projet abrite un espace pédagogique avec des ateliers, une serre et un restaurant. Les serres seront quant à elles mise à disposition d’un exploitant qui n’est pas encore désigné à l’heure actuelle. Les architectes ajoutent : « L’exploitant cultivera tout type de fruits, légumes, champignons, fleurs comestibles, … Ce projet s’inscrit dans la dynamique locale de porteurs de projets de l’économie sociale et solidaire. Il est prévu au sein de la Cité maraichère la création de nombreux emplois en insertion et une gestion centrée sur les valeurs de l’ESS ».
© ilimelgo architectes – atelier secousses associé
Les plantes seront cultivées dans des bacs. Ce choix résulte de la volonté de préfabriquer un maximum d’éléments de construction mais aussi de proposer un espace de travail ergonomique aux ouvriers de la serre.
© Poltred Studio / architectes ilimelgo (mandataire) et Secousses (associé)
Choix techniques et environnementaux
La cité maraîchère de Romainville de par sa volumétrie n’a pas besoin de complément d’éclairage artificiel, un atout qui a séduit la maîtrise d’ouvrage. Du point de vue structurel, le bâtiment adopte une structure poteau-poutre en béton. Celle-ci est enrobée d’une isolation thermique par l’extérieure couverte par des panneaux d’acier prélaqué. La charpente métallique est quant à elle recouverte par verrière en verre.
© ilimelgo architectes – atelier secousses associé
Les architectes d’Ilimelgo précisent « Un automate « météo » prend en compte différents paramètres intérieurs et extérieurs (luminosité, vitesse et orientation du vent, hygrométrie, pluviométrie) pour ouvrir et créer des courants d’air nécessaire. Nous avons également prévu de brasser l’air afin d’homogénéiser les températures entre le haut et le bas de la serre. Nous récupérons également les eaux de toiture et de façade pour arroser les plantes ».