© agence duthilleul
Dessinée par l’agence de Jean-Marie Duthilleul, auparavant chez AREP, la chapelle Saint-Martin a été inaugurée le 26 novembre 2017. La chapelle s’implante le long de la rue Daniel Mayer, à Tours, où de nombreuses opérations de logements sont en cours ou récemment livrées. Les nouvelles opérations immobilières de l’éco-quartier Monconseil viennent donc densifier un quartier autrefois constitué principalement de maison individuelle et de terrain vierge.
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Depuis la rue, la chapelle s’apparente à une coque de bateau renversée ancrée sur un socle en pierre. L’architecte Jean-Marie Duthilleul s’est inspiré des travaux du concile du Vatican II pour concevoir cet édifice religieux de 200 m2. La belle, grande et généreuse idée, pour reprendre l’expression de l’architecte-enseignant Didier Debarge, fut celle du rassemblement, complétée d’une grande ouverture.
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C’est donc de cette idée qu’est né la forme en mandorle (forme d’ovale) de la chapelle. Il s’agit de recevoir les fidèles dans un édifice qui crée un seul corps avec Dieu. Ainsi, l’édifice s’organise suivant l’axe longitudinal de la nef. L’autel, table de l’Eucharistie se positionne au centre de l’édifice, tandis que le baptistère vient s’enraciné à l’entrée de la chapelle, l’ambon (où le curé prêche) s’installe à l’opposé, devant l’échancrure vitrée qui met en lumière la croix de Gloire symbolisant la résurrection de Jésus Chris. La sacristie est ensuite reliée par un court couloir afin de respecter l’échelle du projet.
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Autrefois, bon nombre des églises de nos villages de province étaient construites par les artisans locaux et souvent de manière bénévole. Le caractère local a été perpétué pour la construction. Ainsi, l’église est assise sur un socle de deux rangées de pierre de Combe brune extraite en Charente. C’est elle qui porte la charpente à travers ses 39 piliers.
Source : Diocese de Tours
Les habitués des bords de Loire peuvent s’interroger de ce choix de pierre car la région est essentiellement construite avec des pierres de Tuffeau. L’architecte Jean-Marie Duthilleul l’explique : « Nous avons utilisé une pierre calcaire pour être en cohérence avec la région, elle est plus dense et dure par rapport au tuffeau qui aurait posé des problèmes de durabilité« .
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Le second enjeu technique fut de stabiliser la charpente, car comme vous pouvez le remarquer, il n’y a pas d’entrait ou de poinçon pour stabiliser celle-ci. Les architectes ont donc utilisé un système de post-contrainte avec des tirants de part et d’autre de chaque pilier de pierre. La charpente est ensuite dotée d’un clocher en pin de Douglas de la Creuze qui tient les trois cloches.
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Question matérialité, les arcs de la voute sont en Épicéa de Scandinavie qui est revêtue par des panneaux de peupliers blanchis depuis l’intérieur provenant de la Sarthe. La couverture est constituée de tavaillons en châtaignier de Sarthe. Enfin, le sol, légèrement incliné vers l’autel afin d’accentuer le rassemblement, est en béton blanc lisse.
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La couverture est animée de 164 fenêtres de toits, derrière ces petits vitrages carrés, se cache des tubes de lumière qui viennent scintiller à l’intérieur de la chapelle. Des leds ont été intégrées à ces tubes afin de conserver ce scintillement la nuit.