Des parcours simplifiés et plus agréables.

Afin d’améliorer la lisibilité et la qualité spatiale des différentes circulations dans le Forum, dans une recherche de confort, l’ensemble des rues intérieures est rénové. Seura Architectes intervient ainsi sur les circulations verticales à travers :

Une attention particulière est portée à l’amélioration de la pénétration de la lumière naturelle dans, les rues intérieures du Forum. L’actuel et très encombrant système de « roller shutter » (dispositif motorisé de rideaux coupe-feu horizontaux) est supprimé, permettant ainsi des améliorations substantielles en termes d’ouverture, de visibilité et d’éclairage naturel. Les nouvelles trémies sont biseautées pour accompagner la traversée du plancher et sont revêtues d’un matériau verrier qui inclut un système d’éclairage par LED. Les circulations verticales deviennent ainsi des puits de lumière rendant les déplacements entre niveaux souterrains beaucoup plus agréables.

Faire oublier la profondeur est un des enjeux de l’opération. Retrouver du confort et une sensation de bien-être pour le public, et cela malgré un enfouissement dépassant les 17 mètres, est un des objectifs du projet.

Le projet de jardin des Halles

Un jardin ouvert et de plain-pied

Dans une emprise de 4,3 hectares, le projet de Seura Architectes, associé avec le paysagiste Philippe Raguin, propose un espace unitaire, clair et compréhensible qui permet de retrouver la grande dimension du site. Les vues portent à de grandes distances, sans obstacles sur le cours entre la Bourse de commerce et le boulevard de Sébastopol.

L’actuelle topographie agitée du site est aplanie, rendant le jardin accessible à tous depuis plusieurs entrées en périphérie.

réaménagement des Halles de Paris. livraison du jardin partie nord-ouest.
© Sophie Loubaton

La nouvelle organisation est-ouest du site, avec une promenade parcourant la prairie, remet en scène la Bourse de commerce, dans une perspective cadrée par deux lisières plantées. Ce monument pourra ainsi à terme s’ouvrir sur le site et participer à la vie du jardin. De même, le rapport à l’église Saint-Eustache est renouvelé, avec une visibilité accrue au débouché de la Canopée. Le choix d’aménagement de la place René-Cassin au pied du transept sud porte sur l’installation d’un emmarchement face au portail de l’église, permettant de rejoindre le centre du jardin.

© Sophie Loubaton
© Sophie Loubaton

Des gradins l’entourent, offrant à tous des assises permettant la rencontre et l’échange en dehors des grands flux piétonniers du site. Cet ensemble minéral est placé au coeur d’un amphithéâtre végétal, favorisant le repos ou le jeu, l’animation ou la contemplation de la façade gothique. La « Tête Écoute », sculpture bien connue des habitués du site, conservera naturellement sa place et son rôle dans cet espace très scénique.

Une prairie en plein centre de Paris

Le projet privilégie une ambiance végétale en installant une grande prairie entre deux lisières plantées. Il renforce le caractère d’espace vert qui le distingue de la ville tout en augmentant la porosité sur ses limites et la facilité d’accès. Le mail d’arbres côté rue Berger est préservé et permet d’utiliser le capital végétal existant pour conserver l’ancienneté du site. Son pendant côté rue Rambuteau est renforcé en plantations d’arbres et d’arbustes. L’espace est traité par grands ensembles, tels que la prairie, qui permettent ainsi d’atteindre la masse critique végétale pour résister à la forte fréquentation du site. Les emprises végétales sont considérablement augmentées, les surfaces de pelouses et de la prairie accessibles au public passant de 26 % à 45 %.

réaménagement des Halles de Paris. livraison du jardin partie nord-ouest.
© Sophie Loubaton

Espace riche, la prairie est composé d’« atolls » qui forment de légers mouvements de terrain et permettent la plantation d’arbres de haute tige. En s’appuyant sur les lignes de la résille – système modulaire générant des surfaces élémentaires de 60 mètres carrés – des différences de types de graminées engendrent des variations de couleur et de texture. La disparité de hauteur des herbes crée un tapis changeant au gré du soleil et du vent. Certains modules sont plantés d’arbustes et d’autres de massifs floraux colorés, donnant à la prairie un chatoiement qui varie au fil des saisons. Les nouvelles essences d’arbres sont choisies avec soin. Les marronniers et tilleuls, qui dominaient le site, sont maintenant accompagnés d’essences aux effets saisonniers plus spectaculaires par leur floraison et fructification.

Un jardin accessible et convivial

À l’échelle parisienne, de Beaubourg au Palais-Royal et des grands boulevards à la Seine, les grandes promenades urbaines traverseront le nouveau jardin. À l’échelle du lieu, une forte symbiose existera avec le Forum et la Canopée de Patrick Berger et Jacques Anziutti. Cette dernière s’ouvre sur l’espace végétal et s’adresse à la grande dimension du site. Ses deux ailes s’appuient sur les lisières boisées et une continuité spatiale très forte est établie entre le jardin et le patio. Plus ouvert et plus accessible, le jardin conçu par Seura Architectes et Philippe Raguin gagne en convivialité. Des bancs sont installés à divers endroits du site, parfois loin des allées, afin que tous puissent profiter d’ambiances singulières et calmes. Les surfaces minérales sont traitées avec soin – sols coulés avec des agrégats sélectionnés et des mortiers teintés dans des nuances allant du sable à l’ocre – et des surfaces en stabilisé sont conservées sous le mail d’arbres rue Berger, pour les promeneurs et les boulistes. Ce nouvel aménagement joue également sur les contrastes avec la prairie, les lisières formant des sous-bois, les bassins et les jeux d’eaux, le jardin de musique avec son kiosque, la longue promenade centrale et les salons de jeux plus intimes, les espaces ouverts et les haies protégeant les jeux des tout-petits, les lieux vivants et les lieux secrets, les situations d’ombre et de lumière. Enfin, l’éclairage du jardin est entièrement repensé : plus lumineux tout en étant moins éblouissant, il gagnera en confort. Plus spectaculaire également, il s’adaptera aux situations et aux usages. Les températures de couleurs choisies respecteront les couleurs naturelles des plantations. Plus économe enfin, il utilisera des sources lumineuses à faible consommation.

réaménagement des Halles de Paris. livraison du jardin partie nord-ouest.
© Sophie Loubaton

Un jardin plus écologique

La notion de développement durable est au centre de la conception du projet. La gestion de l’eau fait l’objet d’une réflexion approfondie qui concerne sa récupération en provenance de la Canopée et du lit de drainage placé sous le complexe horticole. Au centre de l’action de rénovation du jardin, le traitement des sols consiste à aérer autant que possible les parties conservées, comme le mail d’arbres rue Berger, en constituant entre les sujets des sols mixtes et en incluant des drains de dégazage. Dans les parties complètement refaites, pour mieux résister à l’affluence des foules, les sols sont constituées de couches en mélange terre-pierre, en variant de bas en haut la proportion du mélange : une quantité plus importante de pierre en partie basse et de terre végétale en s’approchant de la surface. Un point important du projet consiste également à améliorer la biodiversité du site. Le choix des nouvelles espèces, arbres ou plantations, est fait en privilégiant les essences locales afin de ne pas bouleverser l’équilibre écologique du site.

Livraison de la première phase du jardin

La partie du jardin livrée, aujourd’hui, ouverte au public est située entre la Bourse de commerce et l’église Saint-Eustache.

jardin des halles paris seura architectes (11)
© Seura Architectes

Elle comprend une partie de la prairie et de la lisière nord, ainsi que l’extrémité ouest de la promenade centrale. Ce secteur inclut également les grandes verrières éclairant la piscine et le futur espace sportif « Parkour », en sous-sol. Deux « atolls » plantés, sur quatre prévus à terme, sont réalisés et des grands linéaires d’assises – bancs simples et bancs à dossier entourant les massifs plantés – attendent les futurs promeneurs. Ces bancs, conçus par Seura Architectes, sont en béton fibré ultra résistant (BFUP) qui permet des épaisseurs très réduites et un dessin élégant. La place René-Cassin est livrée simultanément. La statue d’Henri de Miller, « Tête Écoute » a été réinstallée au même emplacement, un peu plus en hauteur, sur l’ensemble de gradins disposé face au transept sud de l’église Saint-Eustache.

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