L’architecte Jean Nouvel, qui a passé sa jeunesse à une vingtaine de kilomètres de Lascaux a été classé en quatrième position par le jury. Le projet s’efface totalement dans la colline de la grotte originelle mais sa proposition remet en cause la programmation de la maîtrise d’ouvrage ce qui a engendré une mésentente entre la MOA et l’architecte (voir l’article du Sud-Ouest).
Jean Nouvel propose à la maîtrise d’ouvrage une alternative au programme (voir le plan dans la galerie en bas d’article). « Le plan du musée tient compte de l’ensemble du cahier des charges proposé. Toutefois, le contexte économique ayant évolué, nous faisons les économies nécessaires en relançant le processus de programmation qui devra s’établir en concertation avec un comité scientifique. Nous proposons un musée plus simple, plus solennel, plus vrai », peut-on lire sur le panneau. Ainsi, le restaurant est remplacé par un laboratoire de Lascaux ; les dernières étapes du musée qui rassemblent le théâtre de la préhistoire, les boutiques, l’université de l’art et le tour du monde de l’art pariétal seraient supprimés, une salle immersive ferait toutefois son apparition. Remarquez que la programmation demandée par la maîtrise d’ouvrage figure dans les plans ; les espaces restent identiques, seules leurs affectations changent.
L’architecte remet en cause les installations à touristes qui défigurent la beauté de l’œuvre à visiter. À travers sa proposition, il souhaite véhiculer les émotions originelles de Lascaux en revalorisant d’une part le site et d’autre part en préservant les œuvres des horreurs touristiques.
Le projet sonne donc comme un élément paysager, seule une faille est perceptible depuis la route qu’empreinte le visiteur pour se rendre au musée. Est-ce le résultat de la nature ou de l’Homme ? C’est ce que le visiteur devra trouver en traversant la friche qui entoure ce bâtiment. Pour des questions de commodités, plusieurs accès seront proposés, couverts ou non. De plus, cette faille est vivante, couleur chaude animée, elle renforce l’interrogation et la curiosité.
Le projet de Jean Nouvel ne décaisse pas le pied de la colline pour s’implanter, non, il creuse dans la roche naturelle pour être en contact avec le réel. Telle la grotte de Lascaux, la structure de cet édifice est le fruit de la nature. Éclairé par le sol, le visiteur voit son ombre sur les parois de la roche.
Avant de pénétrer dans la grotte, le visiteur doit empreinter un passage taillé dans la roche long de 100 mètres ascendant. Cette étape permet au visiteur de s’accoutumer de cette nouvelle lumière zénithale qui tend vers l’obscurité au fur et à mesure que l’on avance. Les divers sens sont sollicités, le visiteur doit s’accommoder de cet effort pour découvrir le lieu. L’hygrométrie et la température évoluent, le visiteur est fin prêt à entrer dans le FAC-similé.
Les divers espaces commerciaux et restaurants seront placés à l’extérieur du projet, à proximité du parking, sous la terrasse.
C’est sur ce projet que s’achève ce dossier du lundi, pour consulter tous les dossiers, rendez-vous sur cette page.
- SHON : 7030 m² (1 410 m² pour l’accueil et les commerces ; 3 890 m² pour la culture ; 800 m² de locaux techniques ; 930 m² pour l’administration et la maintenance).
- SHOB : 8 180 m²
- Budget : 33 950 000 € HT (3 750 000 € HT pour l’aménagement extérieur ; 15 800 000 € HT pour le bâtiment ; 9 400 000 € HT pour la scénographie ; 5 000 000 € HT pour le FAC-similé).