L’agence d’architecture d’Alfonso Femia vient de réaliser la Dallara Academy, un musée automobile né de l’ingénieur Giampaolo Dallara, qui a lancé sa propre marque de voiture de course dans les années 70 en Italie.
© Stefano Anzini
Pour construire cet équipement culturel, la maîtrise d’ouvrage, Varanobox SRL avait lancé un concours auprès de 7 équipes menées chacune par une entreprise de construction. Les six autres entreprises finalistes étaient : Italiana Costruzioni, Bodino engineering, Mario Neri, Cooperativa edile artigiana, Beltrami (Cremona), Colombo. Le projet se développe sur 1 953,20m2 pour un montant de 7,8 millions d’euros.
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Contexte et implantation de la Dallara Academy
L’histoire de ce musée commence avec l’ingénieur polytechnicien italien Giampaolo Dallara, qui après avoir été ingénieur pour Ferrari, Maserati et Lamborghini, lance sa propre marque dénommée Dallara Automobili. Au début, l’entreprise conçoit des voitures pour la Formule 1 et Formule 3. Toutefois, ne connaissant pas de succès dans la Formule 1, la marque se spécialise dans la Formule 3.
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Aujourd’hui, l’ingénieur âgé de 81 ans met sa passion dans les yeux de chacun à travers ce musée automobile qui abrite une quinzaine de voitures de Dallara Automobili. L’espace muséal est également accompagné d’un espace d’enseignement pour une formation technique post-Master.
© Atelier(s) Alfonso Femia
La Dallara Academy s’implante dans la région de Parme, en Italie, plus précisément dans la vallée du fleuve Ceno, dans la petite ville de Varano de’ Melegari qui compte 2 700 habitants. Interrogé par Actuarchi, les architectes nous racontent ce lieu : « Ce site a été choisi par Giampaolo Dallara car il est né à Varano de’ Melegari. Il y a toujours vécu et aime beaucoup cette petite ville. Il avait à coeur de faire un projet qui aurait une réelle valeur de gratitude pour sa terre natale. De plus, la région est célèbre et reconnue comme une “terre d’ingénierie automobile”, étant la région natale de Ferrari, Maserati, Lamborghini, Ducati et d’autres grandes marques d’ingénierie automobile ».
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Conception architecturale d’Alfonso Femia
L’enjeu pour les architectes était de traduire la pensée de l’ingénieur à travers l’architecture. Leur application qui a séduit l’ingénieur commanditaire, vient de se concrétiser par un bâtiment composé de trois aires, trois matérialités, trois objectifs. Les architectes ont pris soin de gommer les barrières entre les différents programmes (musée, formation, exposition), traduisant la confluence des disciplines de l’entreprise. Un travail qui se porsuit également dans la relation entre le projet et le site, ainsi, le touriste peut s’arrêté sur la chaussée et venir librement sous la rampe portant les véhicules. L’entrée du musée repose sur « un signe de bienvenue et de confiance » commentent les architectes.
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L’agence d’Alfonso Femia nous explique : « La Dallara Academy est, en tout premier lieu, un hommage au territoire, à ses collines, à la couleur des rigoles qui alterne avec le vert de la forêt. En plus de cela, la manière dont Dallara travaille ses prototypes, faits de différents éléments, a inspiré la définition du bâtiment également composé de plusieurs parties : les cônes, la rampe et le trapèze, tous connectés entre eux ».
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Pour mettre en œuvre le projet, les architectes ont joué sur les matériaux. Ainsi, la grande rampe est enveloppée d’une façade composée de tubes métalliques, rappelant la mécanique qui compose le cœur des automobiles. Les tubes, qui varient selon trois diamètres différents ont été recouverts d’une penture dorée très réfléchissante. Un choix que les architectes expliquent afin « d’accentuer les reflets de la lumière sur la façade courbée, qui se pare de couleurs toujours différentes selon le point de vue ». Ce demi-cylindre en plan fait face au fleuve Ceno, suivant la pente de la rampe, le bandeau vitré laisse entrevoir depuis l’extérieur les automobiles de la marque italienne. À l’intérieur, derrière la partie opaque, les installations bénéficient de l’ombre naturelle facilitant la lecture des écrans.
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Le cœur du projet est construit autour de cônes étincelants. Ils abritent deux salles de formation, un espace scénographique, la banque d’accueil ainsi qu’un escalier pour le plus petit cône. Ces volumes sont quant à eux revêtu de céramique, dessinés par l’architecte et fabriqués par Casalgrande Padana.
© Atelier(s) Alfonso Femia
Le dernier volume, tourné vers la montagne adopte une façade plus minérale avec un béton biodynamique produit par Styl-comp. Ce volume abrite les différents services de l’équipement, un amphithéâtre ainsi que des salles d’enseignement.
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Les architectes témoignent : « La principale difficulté a été de pouvoir contrôler différents processus, ce qui était nécessaire afin de définir les trois systèmes de construction du bâtiment : des coins faits de béton armé à la rampe en acier, des cônes réalisés à partir de matière sèche et couverts de céramique ». Ce jeu de forme et de matière répond aux contradictions du lieu qui est la fois un espace de formation et de recherche tourné vers l’avenir, et un lieu de contemplation du passé avec le musée. « Un bâtiment à la fois rapide et lent, silencieux et sonore, technologique et poétique » ajoutent les architectes.
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Choix techniques et environnementaux
La Dallera Academy est labélisée HQE BBC Classe A, pour ce faire la maîtrise d’œuvre a installé des panneaux photovoltaïques en silicium monocristallin sur la toiture, ainsi que des pompes à chaleur. Une solution de domotique est également en place pour contrôler les besoins et fournir les apports nécessaires en temps réels.
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