En mai dernier, le Musée Hergé installé à Louvain-la-Neuve en Belgique, a fêté ses 10 ans. Dessiné par l’architecte Christian de Portzamparc, le musée du dessinateur de Tintin se démarque par la fragmentation de ses volumes mis en avant par la différence de niveau du site.
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Contexte et implantation
Le projet est né grâce à Fanny Rodwell, femme du créateur de la bande dessinée Tintin, qui souhaitait exposer au grand public les planches du dessinateur belge. Treize ans après la mort de l’artiste, elle a voulu mettre en lumière sa grande collection composée de 80% de dessins originaux, c’est aussi un moyen pour la veuve de dévoiler les autres travaux du dessinateur, à savoir des affiches et des caricatures.
Initialement prévu à Bruxelles, le projet s’est finalement orienté à 25 km au Sud de la capitale belge, dans la ville nouvelle de Louvain-la-Neuve, à ne pas confondre avec Louvain située à l’Est de Bruxelles. Le projet s’installe en bordure de route, sur un massif qu’il relit au parc qui le jouxte en enjambant la voirie. Il se situe à quelques pas de la Gare de Louvain-Université.
Composition architecturale de Christian de Portzamparc
De la déclivité du site, est né la passerelle qui embarque les visiteurs dans l’univers du dessinateur Georges Remi, alias Hergé. L’architecte Christian de Portzamparc souhaitait offrir aux visiteurs l’impression de pénétrer « dans l’univers d’Hergé » à contrario d’entrer dans un musée.
Le Musée Hergé se distingue par quatre volumes colorés, en référence à la colorimétrie des bandes dessinées. À la rencontre de ces espaces, une grande faille couverte par une verrière qui permet de baigner l’espace de circulation et de mettre en avant quelques extraits graphiques de l’artiste et de dévoiler l’ascenseur, masqué d’un grand damier bleu nuit et blanc.
La notion d’imaginaire, propre à la bande dessinée, se retrouve également dans la scénographie du musée. Les quatre espaces peuvent être visité librement, il n’y a pas d’ordre, chacun personnalise sa visite, se laisse entrainer par son instinct, ses pensées, et peut-être ses souvenirs d’enfance.
L’architecte commente : « Avec ce principe du bloc perforé creusé, je retrouvais les sculptures que je faisais adolescent à Rennes, quand je creusais des briques non cuites qui comportaient six parties vides tubulaires, en taillant leurs intérieurs et voyant l’opposition entre la géométrie enveloppe du bloc parallélépipédique et les anfractuosités incurvées, irrégulières des cavités intérieures que j’élargissais au couteau. Enfermement ou ouverture ? Délimitation d’une surface entre plein et vide en tout entre espace ou ouverture ? Voilà la question autour de laquelle je tourne toujours. J’ai fait des passages, des traversées dans les masses à construire, des trouées et des transparences ponctuelles. J’ai été asthmatique et j’ai eu besoin d’ouvrir, de respirer… ».
Choix techniques du Musée Hergé
Le musée du dessinateur de Tintin et Milou a été construit en béton tandis que des tripodes en acier soutiennent ces volumes. L’enveloppe financière de 15 millions d’euros a d’ailleurs conduit à une réduction de la surface par rapport aux premières esquisses. Les voiles intérieurs colorés ont aussi été réalisé avec des plaques de plâtre donnant ainsi la souplesse des courbures intérieures.