Le projet de l’architecte espagnol, Josep Lluis Mateo a été classé en seconde position par les membres du jury. Au public désireux de découvrir une grotte, l’architecte espagnol répond par un bloc de béton parallélépipédique massif au pied d’une vallée terrassée pour les flux de touristes.
La réponse de l’architecte nous interroge. A première vue on semble la délaisser, mais une fois entré à l’intérieur, on ne peut que se laisser guider par notre émotion. Sa proposition s’adapte à nous contemporains, elle se focalise sur le ressenti du visiteur de masse. Bien que l’enveloppe extérieure se veuille brutale, le traitement de la matière renvoie le respect, la richesse de l’œuvre qu’il renferme. La conception est simple, sans pour autant délaisser la tendresse, elle se résume par de puissants murs érigés depuis le sous-sol qui distribuent des planchers. L’architecte nous mène à l’aspect primaire de notre ère contemporaine à l’image des homo-sapiens dix-sept mille ans plus tôt.
Les voiles sont dépourvus de tout artifice ou tout matériau mou pour ne laisser que les véritables textures. L’architecte place une nouvelle fois la force du béton au centre de sa narration émotionnelle, comme pour le centre cinématographique de Barcelone. À travers la pureté de son édifice, l’architecte nous éloigne de notre vie quotidienne pour focaliser toute notre intention sur l’essentiel. Josep Lluis Mateo donne l’opportunité de prendre du recul sur nos ancêtres.
Le visiteur commence sa déambulation à travers une longue descente qui nous mène sous le sol, au pied de cette immensité dont le bois marque le temps qui passe. Une fois traversé ce rideau de verre qui soulève la masse, nous sommes conduits dans la réplique exacte de la grotte de Lascaux, le FAC-similé.
En sortant de la grotte, on découvre le nouveau Lascaux, celui d’aujourd’hui. L’architecte citera Platon pour commenter son projet : « … on se souviendrait que deux perturbations adviennent aux yeux et de deux manières : en se déplaçant de la lumière vers l’obscurité et de l’obscurité vers la lumière ». À travers son ascension, le visiteur contemple la colline de Lascaux, il y est plongé à travers le généreux panorama.
Le plateau haut est dédié à la compréhension de Lascaux, la première salle, longue de 35 mètres, dénué du moindre poteau, reprend des éléments de la grotte afin de les analyser. La disposition écartelée répond au besoin de déambulation des visiteurs tout en gardant la cohérence des proportions véritables. La seconde salle est constituée de six théâtres creusés dans le sol, elle s’ouvre ensuite sur l’espace détente du musée accueillant une boutique et un restaurant.
Inclue dans le programme, l’université de l’art se situe sur le premier plateau et se développe sur deux niveaux. Je vous invite à présent à découvrir le projet classé en troisième position par le jury.
- Maître d’œuvre : Mateo Arquitectura
- Maître d’ouvrage : Conseil Général de la Dordogne
- Localisation : Montignac, 24, France
- Scénographe : Projectiles
- Paysagiste : D’ici-là
- BET TCE : Setec Bâtiment
- BET Acoustique : Commins acoustics workshop
- Multimédia : Réciproque
- Vidéo : Luxigon
- Surface : 8 180 m²
- Surface de terrain : 6.5 hectares
- Budget : 34 000 000 € HT